arrêt de 30 11 04 de la Cour d'Appel d'Aix en Provence

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Une nouvelle étape dans la procédure contre Carrefour Vitrolles :

la Jardinerie

Le 11 septembre 1995, EN TOUTE FRANCHISE dénonce auprès des Pouvoirs Publics :

  •  les extensions illicites de 12.662 M²  sans C.D.U.C. de la galerie marchande du centre commercial Carrefour à Vitrolles 13127. 

  • également les 1 000 M²  d'extension de la jardinerie en 1995 de l'hypermarché du Garden Bati Center créé au mois de Juillet 1975.

  •  la surface de vente de l'hypermarché prise sur la réserve n° 3 d'une surface de 999 M².

la SA Carrefour, pour son Garden Bati Center créé au mois de Juillet 1975,   décrit qu'il était composé d'une serre de 1.600  m² et  d'une surface extérieure de 1.400 M².

En date du 19 janvier 1996, un procès verbal de contravention est dressé par la D.D.C.C.R.F.  Direction Départementale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes  et présenté devant le Procureur de la République pour  un simple dépassement de 564 M².

Ce procès verbal de contravention sera  suivi d'un non lieu au mois de janvier 1998 avec un réquisitoire  "surprenant"   puisqu'il indiquait  pour  l'extension  de  12.662 M²  de  la  galerie marchande que la C.D.U.C. avait été consultée en 1985 et saisie en 1991 entraînant une autorisation de Facto, contrairement au courrier du 5 juillet 1996 du Préfet qui indiquait que les dossiers de permis de construire de l'extension de la galerie  de 1985 et de 1991 n'avaient pas été communiqués pour avis au secrétariat de la C.D.E.C. 

Devant ces erreurs grossières,  EN TOUTE FRANCHISE a  recherché  auprès des administrations toutes les autorisations administratives de Carrefour Vitrolles et c'est ainsi qu'après de nombreuses recherches,  elle a  retrouvé le refus de la C.D.U.C. de la jardinerie du 8 août 1980 aux  archives Préfectorales ainsi que les photos aériennes de l'époque concernée.

C'est ainsi que le 3 mai 1999, la Préfecture des Bouches du Rhône lui  communiquait la décision de la C.D.U.C. du 8 août 1980  refusant la régularisation de la jardinerie illicite  puis le procès verbal de la commission de cette  C.D.U.C.

Une première  procédure fut engagée  en 1997 devant le Tribunal Administratif mais, sans la décision  du refus de C.D.U.C. cette procédure fut rejetée.

Malgré la communication en 1999 des nouveaux éléments de  refus de la C.D.U.C. de la jardinerie, le juge d'instruction saisi de cette affaire refusa la demande de mesure d'instruction complémentaire présentée par les parties civiles.

Une seconde procédure fut engagée devant le Tribunal de Grande Instance pour faire constater l'exploitation  de  la  jardinerie  de  2 944 M²  sans  permis  de  construire  et  toujours  sans autorisation de la C.D.U.C.

le Tribunal de Grande Instance, à partir du  procès verbal de contravention de la D.D.C.C.R.F occultant plusieurs décisions administratives, débouta les requérants aux motifs que la preuve de la faute de la SA Carrefour n'était pas établie, dont appel devant la Cour d'Aix en Provence.

Dans son arrêt du 30 novembre 2004, toujours sur la base du rapport de contrôle de la D.D.C.C.R.F. du 19 janvier 1996, la Cour a motivé la condamnation des requérants sur le fait que les surfaces de vente de la jardinerie étaient comprises dans les permis de construire.

Première question  :  

la SA Carrefour devait-elle obtenir un permis  de construire pour exploiter la surface de vente de la jardinerie illicite créée  depuis 1975  et  reconstruite en 1985  :  OUI   ou   NON ?

OUI :  la réponse est affirmative  la réponse  fournie par Monsieur GIORGETTI représentant la Direction Départementale de l'Equipement et enregistrée dans le P.V. de la commission de refus de la C.D.U.C. du 8 août 1980 est sans équivoque, il indique qu'un permis de construire devrait évidemment être sollicité pour la réalisation du projet de reconstruction de cette jardinerie si la demande était agréée.

Or, en 1985  la  reconstruction de la jardinerie illicite d'une surface de 1.680 M² a été réalisée  malgré le refus de la C.D.U.C. du 8 août 1980  sans  permis de construire et  a été étendue de 1.000 M² en 1988 toujours sans C.D.U.C. et sans permis de construire. 

Deuxième question :

la SA Carrefour a-t-elle sollicité et obtenu un permis  pour reconstruire sa jardinerie illicite        de 1 680 M²   :   OUI  ou  NON  ?

NON  :  la SA Carrefour après avoir essuyé un refus de la  C.D.U.C. le 10 août 1980 ne pouvait pas déposer une demande de permis de construire pour sa jardinerie de 1.680 M² sans une autorisation préalable de la  C.D.U.C. (article 29 de la Loi ROYER et article L 451-4 code Urba).

ARRANGEMENT AVEC LA LOI  :  pour contourner  la loi, la SA Carrefour sollicitait auprès de la Mairie de Vitrolles un permis de construire pour l'extension  de 284 M² de la jardinerie et obtenait le 8 janvier 1985  ce permis  N° 13.117.84 F 1185 de 284 M²  pour étendre sa jardinerie illicite de 1 680 M² d'origine créée irrégulièrement en 1975  et  qui  n'avait  jamais obtenu  d'existence légale (ni C.D.U.C. ni permis de construire).

Troisième question :

alors que  la D.D.C.C.R.F.  affirme  dans son rapport du 19 janvier 1996  que la surface de la jardinerie de 1 680 M²  était comprise dans les permis de construire mais  que contrairement à cette affirmation  aucune décision administrative  n'avait  été délivrée  pour cette jardinerie  :

Quelle est la validité de l' arrêt de la Cour d'Appel qui motive sa décision, non pas sur la démonstration de l'absence d'autorisations  administratives  nécessaires à l'exploitation commerciale, mais sur la base  d'un rapport dressé par la Direction Départementale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes qui affirme l'existence de documents administratifs  sans  produire  les dits documents ( C.D.U.C. et permis de construire) ?

CONSTAT :

Forte de ce nouveau jugement, la SA Carrefour a déjà signifié l'arrêt à  tous les requérants.

Quelle est la responsabilité de l'Etat  dans cette affaire, qui n'a pas su prendre les mesures qui s'imposaient pour faire cesser cette surface  illicite de vente dès le refus de la C.D.U.C. du    8 août 1980,  sachant que le Préfet  n'a  jamais  fait  exécuter  sa mise en demeure qu'il a signifiée 2 ans plus tard, à savoir le  2 juin 1982 ?

Quelle est la responsabilité de l'Etat  dans cette affaire lorsque le  Préfet  a autorisé par courrier  du 18  février 1983,  la  SA Carrefour d'exploiter  sa jardinerie  en toute  illégalité sans qu'elle sollicite une autorisation de la C.D.U.C. et un permis de construire   ?

Quelle est la responsabilité de l'Etat  d'avoir laisser la SA Carrefour reconstruire sa jardinerie illicite en 1985 sans autorisation de la C.D.U.C. ni de permis de construire et étendre cette jardinerie en 1988 toujours sans C.D.E.C. ni permis de construire  ?

Quelle est la responsabilité de l'Etat  qui  laisse ses agents assermentés  dresser de faux procès verbaux de contravention pour palier à l'absence d'autorisations  administratives ?

Quelle est la responsabilité de l'Etat  lorsqu'il est défaillant dans l'application des lois dans un état de droit, favorise  les implantations anarchiques de la grande distribution et  provoque l'écrasement et l'élimination des petites entreprises ?

Le rôle des représentants du peuple qui siègent au Parlement ne se résume pas à voter des  lois.

Le rôle des représentants du peuple  doivent s'autosaisir pour contrôler  l'application des Lois.

Il est urgent, devant le nombre croissant de surfaces illicites, du non respect de la Loi ROYER modifiée, des difficultés à poursuivre les infractions,  que le Parlement ordonne une enquête parlementaire afin de combattre ce fléau, concurrence déloyale préjudiciable pour  :

  •  la petite entreprise.

  •  le rôle social  du  commerce de proximité, en ville comme en ruralité.

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